To raise public awareness to Coral reefs, we organize two public lectures on Wenesday October 4, 2017. These lectures will be in French.
Date & Lieu
mercredi 4 octobre 2017
de 19h à 21H
L’équipe de l’IPFC10 est heureuse de proposer au Grand Public trois conférences sur les récifs coralliens le mercredi soir au grand théâtre de la maison de la culture.
- Le monde du silence: la fin d’un mythe
- La pollution sonore dans l’eau et sur Terre – La voiture électrique
- L’évolution de la pêche dans le monde: quel futur et quelles améliorations possibles ?
Le public pourra échanger avec les intervenants après chaque intervention.
Le Monde du Silence: la fin d'un mythe!


Eric Parmentier
Laboratoire de Morphologie Fonctionnelle et Evolutive
Université de Liège
A 19H
Les récifs coralliens représentent moins de 1% de la surface des océans et pourtant ils sont l’un des plus hauts lieux de biodiversité de la planète puisqu’ils hébergent près de 25% de la biodiversité marine. Ces récifs sont toutefois extrêmement sensibles aux perturbations naturelles et anthropiques. On estime que 20% des récifs coralliens ont définitivement disparu, 25% sont actuellement soumis à une forte pression humaine et 25% seront menacés d’ici 2050. Dans ce contexte, il est urgent d’accroitre les connaissances scientifiques sur les récifs coralliens afin de mieux les protéger sur le long terme. Ainsi, il y a dix ans, Frederic Bertucci, David Lecchini (chercheur au CRIOBE) et Eric Parmentier (chercheur à l’Univ. de Liège) se sont lancés dans l’étude de la communication chez les poissons dans les récifs coralliens en Polynésie française afin de comprendre les interactions des poissons entre eux et aussi avec leur environnement face aux changements climatiques.
En effet, pour aller se reproduire dans l’habitat parental, les anguilles et les saumons utilisent une orientation chimique, les insectes et les oiseaux une orientation basée sur les étoiles, les requins et les baleines une orientation magnétique. Ces quelques exemples montrent les diverses formes de l’information qu’utilisent les animaux pour rechercher un habitat particulier. Le Commandant Cousteau considérait l’océan comme un “monde de silence”. Selon lui, seuls les mammifères marins communiquaient dans l’océan. Or, une des grandes avancées faites par le CRIOBE et l’Univ. de Liège sur ces dernières années a été de démontrer que “les poissons parlent aux poissons”. Cette communication acoustique est essentielle dans de nombreux processus clés du cycle de vie des poissons comme lors du recrutement des larves dans les récifs après leur phase océanique dispersive, ou lors des interactions entre les poissons adultes pour la défense d’un territoire, pour la recherche d’un partenaire sexuel. Hélas, cette communication entre individus, qui est essentielle au maintien de la Biodiversité dans les récifs coralliens, est menacée par des perturbations tant locales (ex. pollution, surpêche, aménagement littoral) que globales (ex. réchauffement des eaux, modifications des évènements climatiques).
La conférence du mercredi 04 octobre à la Maison de la Culture (TFTN – Grand théâtre) de 19h à 21h permettra de présenter ces recherches faites sur la communication acoustique chez les poissons de récifs coralliens et ainsi mettre fin à la célèbre phrase du Commandant Cousteau sur le monde du silence !!!
La pollution sonore dans l’eau et sur Terre - La voiture électrique
L’évolution de la pêche dans le monde: quel futur et quelles améliorations possibles ?


Daniel Pauly
Sea Around Us; Institute for the Oceans and Fisheries & Department of Zoology
A 20h10
Auparavant, les océans, et notamment l’océan Pacifique, étaient protégés par leur immensité, leur profondeurs et les dangers de la navigation. Avec la révolution industrielle à la fin du 19ème siècle, l’utilisation des énergies fossiles et le développement de nouvelles technologies ont permis une expansion incessante de la pêche industrielle à grande échelle et sur l’ensemble des océans.
Cela a eu pour effet d’entraîner une réduction massive de la biomasse des poissons du large. La diminution des stocks et des rendements de pêche a par la suite entraîné une dépendance des flottilles industrielles aux subventions. C’est pourquoi les flottilles de l’Asie de l’Est, en particulier chinoises, remplacent peu à peu les flottilles européennes le long des côtes des pays en développement, qui eux ne disposent que de pêcheries artisanales côtières et souffrent d’une forte croissance démographique.
On assiste aujourd’hui à une situation tout à fait improbable : d’un côté les prises mondiales ne cessent de diminuer, malgré – ou plutôt à cause – des efforts de pêche toujours plus importants ; d’un autre côté les subventions gouvernementales à la pêche industrielle persistent et le monde tolère le quasi esclavagisme de marins pêcheurs sur des bateaux en haute mer, et ce pour exploiter les derniers stocks disponibles.
Au contraire, une politique raisonnable serait que l’ensemble des pays pêcheurs participent à la restauration des populations de poissons, en instaurant des quotas faibles et des zones fermées à la pêche, afin de pratiquer une pêche durable. Ceci, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, permettrait d’augmenter les rendements, et surtout la rentabilité de la pêche.
La fermeture des eaux internationales à toutes formes de pêche irait dans le même sens. Cela permettrait, non seulement d’augmenter les captures de thon (leur population pourrait se régénérer dans ces zones non pêchées), qui seraient pêchés uniquement dans les Zones Economique Exclusive des pays, mais également d’améliorer l’équité avec cette nouvelle répartition des prises. En effet, cela permettrait à davantage de pays de bénéficier d’une ressource actuellement exploitée principalement par quelques pays et pêcheries industrielles.